Troubles du comportement alimentaire, quand l’alimentation devient une obsession

Troubles du comportement alimentaire, quand l’alimentation devient une obsession

Manger est nécessaire à notre survie. Sa première fonction essentielle est la fonction énergétique. Mais l’acte de manger en remplit deux autres d’importance : celle de prendre du plaisir et, la fonction sociale consistant à partager un moment en communauté.

Les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) mettent en lumière un mal-être, une souffrance. Ils sont un symptôme consécutif à un élément déclencheur. Leur intensité et leur gravité sont variables selon les personnes. Toutefois, d’un point de vue psychologique, ces perturbations du rapport à la nourriture s’accompagnent d’une estime de soi fragilisée et d’un grand besoin de contrôle.

Souffrir de troubles du comportement alimentaire n’est pas seulement se restreindre après un repas trop copieux la veille ou grignoter lorsqu’on se sent triste ou stressé. Ce sont de véritables maladies présentant un risque plus ou moins grave pour la santé.

Quelques chiffres : dans le Rhône en 2014, 300 personnes de plus de 12 ans ont été hospitalisées en médecine pour ces maladies, 2300 accueillies en service de psychiatrie et 7 à 10% des personnes touchées en meurent. (Source site HCL, « Journée mondiale des TCA »).

Quels sont les symptômes des troubles de l’alimentation ?

Les TCA peuvent se manifester par exemple par une prise de poids importante ou une perte de poids anormale sur une courte période, la volonté de manger ou de se faire vomir en cachette, la pratique excessive d’exercice physique, un évitement des repas en communauté, un rejet systématique de certains aliments, des propos envahissants sur l’apparence physique, une dévalorisation de soi, un repli- isolement, une déformation de l’image corporelle… Ce sont des maladies complexes qui ont de nombreuses origines : biologiques, psychologiques, sociales, des évènements traumatiques, …

Aussi, ce comportement alimentaire altéré est souvent une tentative de réguler des souffrances, des émotions : stress, pression, manque de confiance en soi, …

Quels sont les différents troubles de comportement alimentaire ?

Les TCA plus connues sont l’anorexie et la boulimie, il en existe de nombreuses autres. En voici une liste non exhaustive (extraite du DSN IV):

• Le grignotage. Un trouble fréquent qui peut avoir des incidences lorsqu’il est trop régulier et lourd en calories
• Le pica. Un trouble qui consiste à l’ingestion de substances non comestibles.
• Le mérycisme : phénomène de « rumination », c’est-à-dire de régurgitations et de remastication
• La compulsion. Il s’agit de manger de manière impulsive et sans faim une grande quantité d’aliments.
• La boulimie ou L’hyperphagie boulimique :  C’est le fait de manger une quantité d’aliments trop importantes par rapport aux besoins de l’organisme mais à l’inverse de la compulsion, sans notion de plaisir et suivi de vomissements.
• L’anorexie. Une maladie qui représente les risques le plus grave pour la santé dont les signes caractéristiques sont une perte de poids important, une restriction alimentaire volontaire et une aménorrhée.

Quelles sont les causes de ces troubles de l’alimentation ?

Ces troubles résultent de l’interaction de plusieurs facteurs : psychologiques, biologiques et environnementaux. Diverses dimensions sont systématiquement associées à ces troubles :

• Une difficulté à gérer ses émotions
• Un contrôle de l’alimentation qui ne tient pas compte des sensations alimentaires (faim, satiété…)
• Une perturbation de l’image du corps, un manque d’estime de soi, un besoin de contrôler son environnement, …

Comment soigne-t-on les troubles du comportement alimentaire ?

Les troubles du comportement alimentaire sont apparentés à une addiction. Leur prise en charge est plurielle : somatique donc médicale (pouvant aller jusqu’à l’hospitalisation dans certaines situations) et psychologique, voire psychiatrique selon la gravité.

Une psychothérapie individuelle est indispensable et elle pourra être avantageusement complétée par une thérapie familiale, et la participation à un groupe d’entraide. Dans de nombreuses formes de ces troubles, la prise en charge doit être pluridisciplinaire.

Nathalie Testa, psychologue à Lyon, peut vous accompagner dans la démarche psychothérapeutique.